jeudi 30 octobre 2025

prisonnier sur les pontons anglais

 

PONTONS. L.A.S. « Ma » par un prisonnier de guerre français, à bord du Sandwich rade de Chatham (Kent) 8 septembre 1807, à M. Riballier aîné à Paray (Saône-et-Loire) ; 3 pages in-fol., adresse (petit manque au bas du 2e feuillet sans toucher le texte, plis fendus et réparés au 2e feuillet). Lettre d’un prisonnier sur les pontons anglais. Capturé à bord d’un corsaire et retenu prisonnier en Angleterre à bord du ponton le Sandwich, il relate son arrestation et ses conditions de détention. « J’avais pri le parti de m’embarquer sur un corsaire capitaine en second ; mon projet avait deux objets pour buts, le premier de paÿer les dettes que j’avais contracté, et que vingt-cinq louis que j’ai touché d’avance ont couvert ; le second de me racrocher au service de France, puisque ma famille n’a voulu faire aucune démarche […] Attaqué par une frégatte anglaise nous avons été forcé de nous rendre après un combat d’une heure qui doit nous faire honneur puisque nous n’avions que quatorze canons : nous avons perdu vingt-deux hommes et beaucoup de blessés du nombre desquels je me suis trouvé […] je suis en ce moment prisonier en Angleterre à bord d’un vieux vaisseau, traitté avec toute la dureté connue de cette nation perfide et orgueilleuse, qui a foulé aux pieds tout droit des gens. Confondu avec le dernier des matelots sujets aux mêmes travaux, il n’est pas de rigeures qu’on exerce envers nous. De l’eau pour toute boisson, une nourriture grossière qu’on nous donne trop peu pour vivre, et trop pour ne pas mourir. Voilà la dure position de votre ami auquel il ne reste pas une obole pour alléger son sort et qui ne sait quand il finira »… Il prie son correspondant d’envoyer de l’argent à sa femme. Il a fait la rencontre d’un colon de Saint-Domingue, qui lui a proposé de le suivre à leur libération sur l’île de Cuba où il l’aidera à former une habitation pour lui et les siens… 

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