mercredi 17 décembre 2014

samedi 13 décembre 2014

vente de documents maritimes



Lot n° 203

LETTRE DE CHANGE. P.S. par Étienne-Claude Chevreau, Commissaire-Général des ports et arsenaux de la Marine et des Colonies, Ordonnateur, faisant fonctions d'Intendant aux îles de France et de Bourbon, Port-Louis, Île de France 30 septembre 1783; 1 page obl. in-4 en partie impr., en-tête Colonies. Isle de France. Dépenses de la Marine. «À six mois de vue», M. Boutin, Trésorier général de la Marine et des Colonies, payera à M. Fortier la somme de 10 500 livres tournois, «valeur reçu du S. Darifat en fourniture de marchandises et munitions suivant l'ordonnance n° 166»




Lot n° 238

MARINE. 14 pièces, Bordeaux 1747-1748; obl. in-8 en partie impr.; en néerlandais. Connaissements pour le transport de vin (quelques caisses de droguerie ou de café) à Copenhague, Flensburg, Brême, Hambourg, Saint-Pétersbourg ou Stettin, pour la maison Schröder & Schyler, négociants en vins





Lot n° 239

MARINE. 19 pièces, Le Havre, La Laguna de Terminos, Pointe-à-Pitre, Trapani, XIXe s.; obl. in-4 ou in-8 en partie imprimées, jolies vignettes. Connaissements pour le transport de diverses marchandises (bois, chaux, laine, chapeaux, vêtements, porcelaine, instruments de musique etc.) à Bahia, l'île Bourbon, Hambourg, Le Havre, Londres, Matamoros, la Nouvelle-Orléans, Pointe-à-Pitre, Rio de Janeiro, Saint- Malo, Tampico, Tunis, la Vera-Cruz





Lot n° 240

MARINE. 37 pièces en partie imprimées, XVIIIe- XIXe siècle; formats divers, nombreuses vignettes gravées sur bois, cachets. Certificat de visite d'un navire à Anvers, et connaissements de navires chargés à Lorient, Marseille, Smyrne, Cadix, Port au Prince






Lot n° 242

MARINE. Manuscrit, Projet de réunir en un seul corps, les divers Ingénieurs employés dans le Département de la marine, en replaçant tous les travaux maritimes indistinctement dans les attributions du même Ministère; cahier in-fol., titre et [14] pages sous ruban de soie rose. Projet non signé ni daté, probablement rédigé sous l'Empire. Il souhaite réunir en un seul corps les officiers du Génie Maritime, ceux détachés du corps des Ponts et Chaussées, et ceux empruntés momentanément au corps du Génie Militaire. Le document se termine par un projet de décret en 7 articles. Le document comporte des corrections au crayon postérieures, vraisemblablement sous la Restauration. On joint le ms d'une Nottice sur les Rapports des Ingénieurs avec l'Administration (4 p. in-fol.)













 et la corvette la Favorite. Lui-même quitte Paris vers 10 heures du soir, le 2 juillet, dans une «bonne et grosse berline» qui transporte le prince de Joinville, le général Gourgaud, aide de camp du Roi, et M. Hernoux, aide de camp du Prince. Il note les étapes et les prix, ainsi que l'arrivée des autres membres de la mission: Emmanuel de Las Cases (représentant son père en mauvaise santé), le général Bertrand et son fils, et Philippe de Rohan-Chabot, «secrétaire du gouvernement» (commissaire du gouvernement pour la mission). Le 7 au soir, ils appareillent; l'amiral Rosamel, depuis la galerie de l'Océan, «salue le départ du Prince»... Touchard, qui notera avec soin les conditions météorologiques, leur vitesse et la rencontre d'autres navires, est favorablement impressionné par Marchand, «1er valet de chambre de l'empereur», parti sur la Favorite: «C'est un homme jeune encore, de bonne mine et de bonnes manières»... Ils entrent dans le détroit de Gibraltar le 15; jusqu'au 21, ils font escale à Cadix: soirées en ville; spectacles et danses; excursion à cheval, en «carosses antiques» et cabriolets «cahoteux» à Chiclana et à l'arsenal de la Carrara... L'amiral Teopete, que le Prince a connu à la Havane, vient dîner à bord; ils assistent aussi à une course de taureaux avant d'appareiller le 21. Nouvelles escales à Madère, puis à Ténériffe: excursions, agapes et mondanités. Belle relation de l'escalade du pic de Ténériffe par le Prince, Touchard, Las Cases, l'abbé Coquereau et quelques autres; nuit à la belle étoile dans les montagnes... Ils quittent l'île le 2 août; le 16, Touchard reconnaît être désappointé: il s'était proposé d'écrire quotidiennement, «sur le modèle du mémorial de Ste Hélène, le récit de ce qui se serait passé, de ce qui se serait dit», mais il est souffrant... Nouvelle interruption jusqu'au 15 septembre: explications sur la décision de relâcher non pas au Cap, comme prévu, mais à Bahia, au Brésil, du 28 août au 14 septembre. Promenades à cheval, excursion de 5 jours dans la baie, 3 bals... Touchard résume l'histoire du Brésil, naguère «la plus riche colonie du Portugal», aujourd'hui empire: le lendemain de leur arrivée eut lieu un bal pour fêter l'émancipation du jeune Empereur, mais le Prince n'y est pas allé, et Touchard était heureux de s'abstenir: «la beauté des femmes est rare au Brésil. Le second bal a eu lieu à deux ou trois jours de là chez M. Mounis, riche brésilien, de la connaissance particulière de Las Cases, jeune homme distingué par sa tenue et ses manières»... Détails sur un bal chez le gouverneur, où le Prince est venu faire une surprise: «On sait que notre Prince a pour sa fonction une antipathie profonde: faire et recevoir des visites officielles - se mettre en scène, poser devant la foule - sont choses qui l'assomment. Aussi, il n'avait reçu ou vu personne - le Brésilien est vaniteux, susceptible et curieux, en sorte qu'il s'est piqué de cette obstination à ne point paraître - on s'est pris à dire à Bahia que si le Prince ne voulait pas se montrer, c'est qu'il était difforme, bossu ou quelque chose de semblable»... Touchard décrit l'effet produit à l'apparition du Prince en uniforme de capitaine de vaisseau, «grand, beau et souriant. Ça a été un vrai coup de théâtre»... 2e Cahier. Touchard poursuit sa relation du séjour au Brésil: observations sur les transports fluviaux, sur le sol «d'une inépuisable fécondité», les magnifiques baies de Bahia et de Rio... «Mais les Brésiliens, c'est autre chose: des nègres esclaves et libres à côté d'un petit nombre de blancs, puis entre ces deux races ennemies, une population nombreuse d'homme de couleur, mélange à tous les degrés des 2 premières races, jalouse du blanc, tyrannique pour le noir, odieux à tous deux. Voilà quels hommes un gouvernement démocratique a appelés à l'exercice des droits politiques les plus étendus ! [...] Le bagage est complet, mais trop lourd pour ce pauvre pays, qui s'agite sous un gouvernement faible, sans énergie, sans pouvoir»... Du reste, le commerce est aux mains des Anglais... Touchard recule devant l'éventualité d'un mariage brésilien pour Joinville: «Voilà le pays dont un Prince français pourrait devenir roi - il n'aurait qu'à se marier avec une des soeurs du jeune empereur, qui lui apporterait en dot une des provinces»... On lui en a parlé avec faveur dans les salons de Bahia, mais «si j'étais Prince français, je ne voudrais pas descendre d'un des degrés du trône de France, pour m'asseoir sur un trône au Brésil. Destiné au premier rang dans sa flotte, je ne déserterais pas cet avenir», où il pourrait être appelé à défendre l'indépendance et l'intégrité de la France... Récit d'une excursion de chasse sur la Paraguaçu, en direction de Maragogipe, avec rencontre d'une population hostile: «une multitude armée de piques, de sabres et de pistolets, entra dans l'eau, et entoura le canot, poussant des cris, furieuse et menaçante», mais «tout fut sauvé» grâce à un geste du Prince... Excuses quelques jours plus tard de la présidence de la province... Départ de Bahia le 14 septembre, traversée du tropique du Capricorne le matin du 20... Résumé d'une longue conversation avec Las Cases sur «sa loi électorale»: plaidoyer pour un électorat limité à «la sommité d'intelligence», celle qui domine la pyramide sociale, par le paiement du cens, l'exercice de certaines professions, ou l'obtention du grade de bachelier... Notes de lecture sur la marine: «Le rayonnement de la navigation est toujours proportionné à la civilisation du peuple et au degré de liberté dont il jouit»... Enfin le 8 octobre ils mouillent sur la rade de Sainte-Hélène... Excellent accueil des autorités anglaises et de l'agent consulaire français. Visite du Prince et d'une partie de son état-major au gouverneur, le 9, à Plantation House, puis «au tombeau»: «je vis 3 pierres sans nom, et je partageai le pieux recueillement et l'émotion de mes compagnons. Après une 1/2 heure bien vite écoulée, on partit pour Longwood - triste séjour perdu dans les nuages, incessamment battu par le vent, ignoble baraque froide et humide - juste ce qu'il fallait pour abréger la vie de l'illustre captif. Nous avons traversé dans un morne silence et chapeau bas les chambres délabrées ou livrées aux plus vils usages. De sa chambre à coucher, on a fait une écurie - de celle où il est mort - un moulin ! Des larmes roulaient dans nos yeux - larmes de pitié et d'indignation - le Prince était visiblement ému et oppressé. [...] Puisse le gouvernement anglais faire cesser cet éclatant scandale»... Cependant à Longwood, «Las Cases a retrouvé sa chambre - le gal Gourgaud la sienne. La maison du Gd Maréchal était auprès, il nous l'a fait visiter, montrant à Arthur la chambre où il est né - pauvre Arthur ! C'est une rude journée pour lui - au souvenir de l'Empereur se joint le souvenir de sa mère qu'il a perdue ! En quittant Longwood, nous avions le coeur navré»... L'exhumation est prévue pour la nuit du 14 octobre; on commence les dispositions sur le navire (autel adossé au mât d'artimon), le Prince ayant nommé Touchard maître des cérémonies; grand dîner à bord, chez S.A. (liste des convives)... Le 15 octobre, 25e anniversaire de l'arrivée de l'Empereur sur cette rade à bord du Northumberland, on termine les travaux de l'autel de la Belle Poule. Description détaillée de l'autel, des dispositions prises pour le cercueil, et de l'admirable «décoration religieuse et militaire»... Précisions sur «les habits de deuil» de la chaloupe aux enseignes impériales qui portera le cercueil du quai jusqu'à bord, et sur la situation en terre du cercueil de l'Empereur (croquis, complété par un plan coté sur feuillet volant)... Témoignage oculaire de l'ouverture des cercueils de plomb, de bois et de fer blanc, en début d'après-midi, en présence du gouverneur Middlemore, Chabot, Gourgaud, Coquereau, le grand maréchal et son fils, «le docteur» [Guillard], les officiers supérieurs de la division et les serviteurs de l'Empereur. «Ce fut un moment de profonde émotion - il restait encore sur le corps une bande de satin ouaté. Le docteur y porta la main et la souleva en commençant par les pieds»... Disposition des témoins autour du cercueil... «On avait fermé la tente où le docteur nous asphixiait avec je ne sais quelles drogues dites désinfectantes - précaution inutile. L'Empereur était dans un état de conservation parfaite. Il ne s'exhalait de son cercueil qu'une odeur de moisissure - je vis d'abord ses bottes à l'écuyère, puis son chapeau placé sur ses cuisses, puis les 2 mains qui avaient conservé, avec une apparence de fraîcheur, une teinte rosée - la main gauche était un peu élevée au-dessus de la cuisse, au lieu d'être alongée le long du corps comme la droite. C'est ainsi que M. le Mal Bertrand l'avait replacée, après l'avoir baisé pour la dernière fois - je vis ensuite son habit à revers arrondis de la Garde impériale, sa plaque de la légion d'honneur, ses épaulettes, et enfin son visage sur lequel la terre semblait adhérer plus fortement - je vis, je reconnus l'ovale de sa face, son menton large son front puissant - et alors - je ne vis plus rien, car cédant à mon émotion je fondis en larmes»... Il vit cependant le docteur toucher du doigt le visage et constater sa momification... Sa mission remplie, Touchard remonte à cheval pour en rendre compte au Prince, croisant sur la route des habitants de Jamestown en grand deuil. «Je rapportais 4 petits morceaux du cercueil intérieur en acajou; le Prince voulut bien en accepter deux»... Description détaillée de la marche du cortège vers le quai: tirs de canon, accompagnement, intimité préservée dans la chambre de la chaloupe, musique (la marche d'Orléans), drap mortuaire et couronne impériale voilée d'un crêpe, ordonnancement des assistants autour du catafalque, célébration de l'absoute par l'abbé Coquereau à la tombée de la nuit; «on était heureux de voir enfin ses restes reposer sous le pavillon national»... Le lendemain 16, service funèbre solennel, et descente du cercueil dans la chapelle du faux pont alors que toute l'artillerie tire en salve par coups rapides successifs... 3e Cahier. Réception par le Prince des gabiers et chaloupiers qui avaient armé la chaloupe pour transporter le cercueil à bord: discours, distribution de médailles commémoratives, cadeaux du Roi des Français au capitaine Alexander (représentant du gouverneur Middlemore, souffrant), au colonel Trelawnay (commandant l'artillerie de l'île), et à Miss Mary Gideon, «qui a travaillé au pavillon impérial»... Le départ, prévu pour le 17 octobre, est remis au lendemain, la rédaction et la signature du procès-verbal ayant pris plus de temps que prévu. «Le 18 au matin, la Belle Poule, la Favorite et l'Oreste ont appareillé ensemble de Ste Hélène - l'Oreste nous a bientôt quittés et a fait route pour la Plata. Il a salué le Prince de 3 cris de vive le Roi et de 21 coups de canon - la frégate a rendu le salut par 3 cris de vive le roi»... Le voyage de retour est marqué notamment par des nouvelles, communiquées par d'autres navires, de la tension entre la France et la Grande-Bretagne au sujet des affaires du Proche-Orient (blocus de la Syrie, rassemblement des forces turques à Chypre, prise anglo-autrichienne de Beyrouth, blocus d'Alexandrie...). Le 2 novembre, la Favorite quitte la Belle-Poule; le 3, on met la frégate en configuration de combat; répartition des principaux passagers dans les chambres. Suivent un long extrait des Mémoires du général Gourgaud, et des pages de véritable journal de bord maritime (positions, vents, itinéraire depuis les Açores)... Arrivée dans la Manche; le 8 novembre: «Le cercueil impérial est transbordé sur la Normandie, qui sort aussitôt du port et va mouiller en rade» [de Cherbourg]. La «2de Campagne de la Belle Poule» commence le 17 mai 1841, au départ du Prince de Paris pour Cherbourg; ils appareillent le 19. Ils parcourent les établissements maritimes de la Hollande: Le Helder, Niewe Diep, Flessingue, Rotterdam, Dordrecht, Delft, Hellvoetsluis, avec réception des autorités civiles et militaires de la Nord Hollande, réception par la famille royale à La Haye, déjeuner chez le Prince Frédéric, visites culturelles et courses... Touchard note avec soin les noms des membres de la famille royale, des ministres, des aides de camp et des «jolies personnes»... Départ le 1er juin; analyse d'articles des Annales maritimes...4e et 5e Cahiers. Suite de la navigation en direction des Orcades et des Shetlands, la Terre-Neuve, la côte du Labrador... Spectacle d'un combat entre un espadon et une baleine (21 juillet). Passage devant l'île Saint- Jean [île du Prince-Édouard] et la Pointe Riche (Terre-Neuve). Escale à Halifax. 23 juillet, le Prince «visite les restes d'une pêcherie abandonnée sur l'île Keppel et les côtes de la baie Saunders, en quête d'une place convenable pour mettre nos malades à terre. On se décide pour l'île Keppel»: tous s'emploient à mettre les bâtiments en état, et «le Prince est sur les lieux, d'où il ne bouge pas, dirigeant et activant les travaux»... Description de l'hôpital et du débarquement de 40 malades... Considérations sur la pêche de la morue, l'emploi des seines (sennes) et l'avenir de la pêche... Remarques soumises au Prince par les capitaines de pêche lors de sa visite à Cap Rouge (Terre-Neuve)... Mission de Touchard sur la côte de Labrador, avec minute de ses rapports, évoquant un traité anglo-américain, la concurrence américaine «tracassière et insolente» subie par les navires français, une liste des capitaines et navires français trouvés à Baie Noire, et l'actualité de la pêche anglaise «faite par des colons (planters), des Jersiais et quelques Canadiens»... De l'intérêt d'une convention pour protéger la pêche française... Reprise du journal de bord, 14-21 août 1841... 6e Cahier. Touchard avoue avoir été trop fatigué pour tenir régulièrement son journal. Il récapitule les événements mondains à Halifax, jusqu'au 12 septembre, et raconte la visite de l'arsenal d'Halifax... Ils appareillent le 16 septembre, passent devant Sandy Hook... Notes détaillées après la visite de la frégate russe Kamschatka, construite dans les chantiers de New York (croquis), avec précisions sur l'emploi de la vapeur... Le 27 septembre, Monseigneur quitte New York sur le Norwick, avec Touchard, Fabre, Montholon et quelques autres pour un voyage dans l'intérieur du pays... Voyage à Philadelphie, sur le steamer et par le rail road; réception par les aldermen, visite des water works... Passage devant un Collège des orphelins doté par un Français; visite du célèbre pénitentier (cellules et jardins individuels), puis du Navy yard et d'une fonderie... Le 29 ils arrivent à Washington, «la plus triste de toutes les capitales»; ils sont reçus par le président Tyler, dont il fait un portrait peu flatteur; mais ce «n'est point un homme politique»... Touchard dénigre l'architecture prétentieuse, «flagrante contradiction avec la vie bourgeoise d'un peuple républicain !»... Ils se rendent à Baltimore: émer eillement devant la Chesapeake et sa baie... Notes abondantes prises lors de la visite, le 3 octobre, du trois-ponts Pennsylvania (petits croquis en marge)... Retour à Philadelphie: anecdote sur l'indiscrétion d'une demoiselle qui épiait le Prince, et grivoiserie sur la nuit de noces d'un commodore... Retour à New York (nouvelle de l'attentat de Quenisset contre le duc d'Aumale), puis villes du nord de l'État: Albany (où le canal Érié ne suffit déjà plus à la circulation), Utica, Rome, Syracuse, Auburn (visite d'un autre modèle pénitentiaire)... Le 9 octobre, cheminant de Cayuga à Rochester, leur train manque de «faire un saut de 60 pieds au fond d'un ravin»... 7e Cahier. Promenade aux chutes de Niagara, le 11 octobre: «nous traversons le lit du fleuve dans un nuage de vapeur et nous abordons à la rive canadienne»... Visite à Table Rock, «nous pencher sur l'abîme», et à la source d'eau sulfureuse, Burning Spring. Goat Island, Buffalo (port animé), le lac Érié; voyage sur le steamer le Columbus (dessin) à Cleveland et Detroit, puis sur la rive canadienne: «Presque tout le monde y parle français avec un accent normand qui réjouit mes oreilles»; mais «la race française sera submergée dans le déluge britannique qui a déjà englouti les filles fondées par elle dans les bords de l'Ohio et du Mississipi !»... Visite de Mackinaw (Michigan), où le fils d'un chef iroquois leur raconte les exploits de Français tels que Frontenac et le père Marquette... Ils passent au Fort Howard (Wisconsin), «aux confins de la civilisation et cependant le wigwam indien est encore loin dessous - entre la ville et le wigwam du sauvage, il y a d'immenses solitudes, des forêts [...] malgré le désir du Prince de suivre la trace des 1ers Français qui allèrent découvrir le Mississipi, il faut renoncer à remonter la rivière Fox; les eaux sont trop basses dans cette saison»... En caravane, ils partent avec un officier de l'armée des États-Unis et trois guides, et le 20 octobre, passent leur première nuit dans un log cabin, chez un nommé MacCarthy dont la femme indienne et les enfants parlent français... Réflexions sur l'immigration du Canada et de la Nouvelle-Angleterre... Le 24, sans armes et le Prince en tête, ils tâchent de forcer une panthère; spectacle d'un feu de prairie; explications d'Américains sur le climat et la végétation du Far West... Dessin d'un wagon couvert... Remarques sur les hôtels, les log cabins, la nourriture, les routes, «l'interminable forêt»... Le 27, arrivée à Galena (Illinois); messe; visite d'une fonderie de plomb... Navigation sur le Mississipi... Halte à Davenport... Le Prince décide de rejoindre Warsaw par terre, en passant par Monmouth et Carthage... Détails sur Nauvoo et la nouvelle «secte religieuse» des Mormons... 3 novembre, embarquement sur le steamboat pour Saint-Louis, en compagnie d'Indiens: «ils sont encore enveloppés d'une couverture rouge ou blanche, mais elle est décolletée et ouverte sur le devant, laissant voir plusieurs rangs de colliers qui tombent jusque sur la poitrine; ce sont des griffes d'ours enfilées, des graines de différentes couleurs, des verroteries - le cou, la face, le tour des yeux, les oreilles sont peints en rouge vermillon - ils portent sur le front et sur les joues l'empreinte des 4 doigts de la main, jaune, blanche ou noire - des mains rouges sont imprimées sur leurs couvertures blanches - autrefois, c'était un signe de guerre. Autant de mains ouvertes imprimées sur la couverture, autant d'ennemis tués dans les combats. [...] Leurs oreilles sont surchargées de boucles et d'anneaux et le cartilage supérieur porte une série de petites clochettes d'argent descendant en grappe bien au-dessous de l'oreille - les cheveux sont ras, excepté sur le sommet de la tête où ils gardent comme une crinière - c'est là-dessus qu'ils fixent les plumes d'aigle ou la crinière rouge et noire qui s'écarte en gerbe et descend jusqu'aux épaules [...] La partie rasée de la tête est ceinte d'un turban aux couleurs tranchantes. Ils ne portent ni barbe, ni sourcils. Leurs culottes sont de peau de daim [...] Les pieds sont chaussés du mocassin»... Arrivée à Saint-Louis, où bien des habitants se souviennent de leur origine française... Le commerce des fourrures et les trappeurs... Le 7, embarquement sur le Boston (dessin) pour gagner Louisville; navigation sur l'Ohio; danger des snags; grossièreté des repas à bord: «lutte de vitesse et de mâchoires»... À Louisville, changement de bateau: l'U.S. Mail pour Cincinnati; puis la route: Dayton, Columbus, Jackson, Zanesville, Wheeling. 8e Cahier. De Wheeling (Virginie-Occidentale), ils passent à la mi-novembre à Pittsburgh, grand centre manufacturier où ils visitent des usines à fer et une fabrique de machines à vapeur, avant d'aller chez Mr. Evans, inventeur d'une nouvelle soupape de sûreté «qu'il croit propre à prévenir les explosions»... Philadelphie, Johnstown (Pennsylvanie), New York, où ils font une nouvelle visite de l'arsenal et reçoivent à dîner à bord le commodore Perry. Départ le 23 sur le vapeur Massachusetts, descente à Stonington (Connecticut) pour prendre les cars jusqu'à Boston: visite de l'arsenal «le plus considérable de l'Union avec Norfolk», Bunker Hill, réception folklorique à Faneuil Hall «où tous les managers se trouvaient réunis - chacun d'eux portait pour insigne à la boutonnière de l'habit le portrait du Roi fixé à un ruban tricolore»... De retour à New York, réception par le maire et le conseil municipal le 27 à Astor House: «dans les décorations de la salle, au milieu des couleurs unies des 2 nations, il y avait des écussons portant les noms du Roi, de la Reine, du Prince, et puis le nom d'Yorktown»... Touchard met sous voiles avec le Prince le 28 novembre, direction Lisbonne, où ils dînent avec Leurs Majestés le 24 décembre. «Le Prince a aussi fait visite à l'Impératrice, douairière du Brésil»... On joint un carnet de dessins par Touchard (obl. in-8, couv. cart.): 13 dessins au crayon plus une ébauche, 1839-1840, dont quelques scènes de paysans, d'Arabes et d'un bivouac, puis une série de souvenirs de l'expédition de la Belle-Poule: des navires; Maillé, Joly et Corbinière, «Malte 1840»; un camp (30 juillet 1840); la côte de Sainte-Hélène (8 octobre 1840); la chapelle ardente sur le pont de la Belle-Poule avec le cercueil (15 octobre 1840); le cercueil dans la chapelle du navire
















Lot n° 425
Victor TOUCHARD (1810-1879) vice-amiral et homme politique
Manuscrit autographe, Hercule. 1849 et 50, 1849-1850; 2 cahiers in-fol. de 56 et 18 pages. Journal de navigation sur l'HERCULE, commandé par le capitaine Maissin. Capitaine de frégate, Touchard s'embarque à Toulon le 6 juillet 1849 comme officier en second; il sera promu capitaine de vaisseau le 8 mai suivant. Dates, lieux et conditions météorologiques sont indiqués avec précision, mais à plusieurs reprises le journal est abandonné. L'ancien aide de camp de Joinville, qui avait cru sa carrière «brisée» après la révolution de Février, raconte ici quelques souvenirs, les retrouvailles avec des camarades d'école, le départ de l'escadre le 1er octobre, le voyage au large de la Sardaigne et la Tunisie, le mouillage dans le golfe de Smyrne... Le récit prend souvent une tournure personnelle: nostalgie pour les princes d'Orléans, pour sa femme et son fils; découragement («je ne me sens plus de foi dans la marine; je n'en ai plus l'amour», 8 décembre)... Touchard subit une contusion au genou dont il ressentira les séquelles longtemps. L'équipement inadéquat de l'équipage l'exaspère: «Nous sommes partis de France à l'improviste», 31 janvier)... Le vaisseau se rend à Messine, Baïa, Procida, Ischia, Casamicciola (fête du Roi de Naples); puis le 7 juin, alors que son genou est sur le point d'«entrer en révolte», il quitte l'Hercule pour se diriger vers Livourne, Gênes, Marseille. «Toujours beau tems, je vais bien. Dieu veuille que cela continue jusqu'à Paris !»... On rencontre les noms des amiraux Baudin, Du Petit-Thouars, La Susse, Parseval... Etc



Lot n° 439
Louis-Thomas VILLARET-JOYEUSE (1750-1812) amiral
L.A.S., Fort de France 23 avril 1806, à un général; 2 pages in-fol. à en-tête Le Capitaine-Général de la Martinique et Dépendances, vignette de la Marine. À propos des rumeurs sur l'emprisonnement de Decrès, ministre de la Marine. Des passagers venus de Bordeaux en bateau et débarqués en Martinique le 20 février ont annoncé «la destitution et meme la detention au Temple du Ministre Decrès». Un capitaine a affirmé que ces rumeurs avaient depuis été démenties... Il raconte néanmoins la joie générale que cette nouvelle a déclenché «dans toutes les classes des habitans de la Martinique. Oh que Decres sera content quand il apprendra la sensation que cette nouvelle avait produit car il a plus dune fois assuré [...] qu'il ne serait veritablement heureux que lorsquil aurait la certitude detre generalement aborrré, certitude quil esperait avoir bientot puisquil nignorait pas quil était détesté»



VILLARET de JOYEUSE ( Louis-Thomas ), marin français ( Auch 1747 - Venise 1812 ). Pièce signée, datée du Fort de France, 12 messidor an 12 [ 30 juin 1804 ]. Vignette gravée sur bois en tête, représentant la République, sous les traits d une jeune femme debout sur un bateau à aubes, tenant la voile et un trident, avec décor de coquillages, étoile de mer etc. L Amiral Villaret-Joyeuse, Capitaine Général de la Martinique et Dépendances au chef d escadron Caza Major. D après les bons comptes, Citoyen, qui m ont été rendus par le général Reverseau de vos talents, de votre zèle, de votre conduite, je vous ai désigné pour être attaché à mon état-Major particulier [...






d'autres documents maritimes        http://librairie-marine.com















CASTELLANE (Marquis de). Correspondance. 1778-1789.Réunion de 49 lettres autographes adressées par le Marquis Henri-César de Castellane Majastre (1733-1789, Capitaine de Vaisseau, distingué en 1781 lors du combat livré en baie de Chesapeake sous les ordres de l amiral de Grasse), à son épouse, la Marquise de Montolieu. Tout au long de cette correspondance s étalant sur plus de dix ans, parfois écrite à bord de vaisseaux, on relève divers éléments importants sur la vie à bord, les pérégrinations des bâtiments dont il avait le commandement, les faits d armes et prises de mer, la poursuite des corsaires anglais et mahométans des réflexions sur Necker, l Edit de Nantes, la nomination du nouveau ministre de la Guerre Les questions domestiques et affaires familiales sont également largement traitées. Toutes les lettres sont cachetées à la cire aux armes couronnées du Marquis et gé
certificat de bonne conduite








néralement revêtues du tampon de la ville d expédition (Toulon, Brest, Aix, Riez ).400 / 500




































samedi 29 novembre 2014

NANTES riche famille de Nantes

 Malgré son orthographe peut-être un peu complexe, aucun nantais n’aura de mal à prononcer le terme de « Deurbroucq ». Et pour cause, l’un des plus beaux monuments de leur ville porte ce nom. Mardi 2 décembre 2014, les habitants de Nantes redécouvriront une partie de leur paysage urbain à travers le double portrait des époux Deurbroucq, qui avaient commandité l’édification en 1764 du bel hôtel particulier éponyme. Situé sur l’ancien quai de l’Ile-Gloriette, il est le symbole de la prospérité de ce couple originaire de Gand qui fit fortune dans le commerce maritime. Leur double portrait est aujourd’hui mis en aux enchères par la maison Couton Veyrac & Jamault depuis Nantes,pour une estimation oscillant entre 30 000 et 40 000 euros.
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De style néo-classique, classé monument historique et abritant aujourd’hui le CHU et le tribunal administratif, la construction de l’hôtel particulier représente l’aboutissement logique de la carrière d’armateur de Dominique Deurbroucq. S’inscrivant dans la même optique, son portrait tend à glorifier la réussite sociale de sa famille, l’une des plus importantes de la fin du XVIIIe siècle nantais. Tous les éléments sont ainsi réunis pour exhiber la richesse du couple : la figuration des domestiques, la représentation du mobilier d’apparat et le raffinement des vêtements en sont des exemples probants. Deux motifs en particulier, tous deux présents sur le portrait de l’épouse Deurbroucq, retiennent notre attention : le perroquet gris du Gabon et la tasse de chocolat. Le premier, figuré perché sur le fauteuil, est un signe d’exotisme très apprécié, témoin des nombreux voyages que le couple est en mesure d’effectuer autour du globe. Le second, que Madame s’apprête à déguster, est un produit d’importation très coûteux à l’époque, une denrée rare du XVIIIe siècle que seules la famille royale et les grandes lignées mondaines peuvent se permettre d’obtenir.


Réalisé par le peintre Pierre-Bernard Morlot (1716-1784), actif à Dijon et Lunéville, « ce double portrait bénéficie par ailleurs d’un historique complet jusqu’au propriétaire actuel qui en a hérité dans les années 1960. Appartenant à la catégorie dite « de la grande décoration » qui mêle un aspect décoratif et historique, c’est ce caractère historique que les collectionneurs avisés retiendront », confie Maître Bertrand Couton. Ces deux huiles sur toile de 144,5 par 112,5 cm, exemple-type de la famille fortunée, incarnent donc le véritable manifeste de la réussite sociale et professionnelle du couple Deurbroucq. Ces portraits furent longtemps conservés au château de Jarzé en Anjou, où résidait le fils du couple. Mardi 2 décembre, ils retrouveront leur ville natale pour être mis aux enchères par la maison Couton Veyrac & Jamault.

La Gazette Drouot n° 40 du vendredi 21 novembre 2014 - Caroline Legrand


Entre histoire d’une grande famille et sombres heures du commerce triangulaire, une paire de portraits
nous plonge au cœur du passé de la ville de Nantes...




Tous les Nantais connaissent le nom des Deurbroucq. Datant de 1769, l’hôtel particulier de cette célèbre famille domine l’ancien quai de l’île-Gloriette et accueille aujourd’hui le siège du CHU et le Tribunal administratif de la ville. Classé monument historique, dû au célèbre architecte Jean-Baptiste Ceineray, il arbore fièrement un riche style néoclassique – à la hauteur de la renommée de ses propriétaires. Dominique Deurbroucq (1715-1782) était négociant et armateur, d’origine hollandaise comme de nombreux confrères, mais aussi comme son épouse Marguerite Urbane Deurbroucq, née Sengstack (1715-1784), fille d’un riche négociant. Une union sans équivoque, affichant la volonté d’accroître sa puissance et sa fortune. Spécialisé dans le commerce des vins et des alcools entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe du Nord, Dominique Deurbroucq s’est également engagé dans une carrière politique, qui lui apporta la reconnaissance sociale souhaitée. Consul de Nantes en 1758, il devient dix ans plus tard «conseiller secrétaire du roi en sa chancellerie près le parlement de Bretagne», puis juge du tribunal de commerce. Réalisés par le mystérieux peintre dijonnais Morlot en 1753 – comme l’indique la lettre placée sur le bureau de monsieur –, ces portraits sont restés dans la famille depuis leur origine, passant des collections de l’hôtel particulier à celles du château de Jarzé, acquis par le fils de Dominique. Dans un cadre somptueux, sa bibliothèque meublée de superbes modèles Louis XV, Monsieur, sérieux, s’occupe de ses affaires, tandis que Madame, richement vêtue boit son chocolat, le comble du luxe en ce XVIIIe siècle, mais aussi l’une des denrées phares du commerce triangulaire. Perché sur le dossier, le perroquet gris du Gabon évoque aussi l’arrivée en Europe d’animaux et autres plantes inconnus jusque-là. Chacun de nos personnages est représenté en compagnie de son serviteur noir, à l’arrière. La jeune femme apporte le sucre afin d’atténuer l’amertume d’un cacao servi presque pur à l’époque, tandis que le jeune homme s’occupe d’un chien tout en écoutant avec attention son maître. Les esclaves noirs font alors partie de la vie quotidienne de ces armateurs. Du début du XVIIIe siècle à 1830, la ville de Nantes a d’ailleurs largement participé à leur commerce, et de nombreux réticents au-delà, malgré les interdictions puis l’abolition de l’esclavage, en 1848, grâce au combat de Victor Schœlcher. Sa flotte représentait durant cette époque près de 50 % des expéditions négrières françaises et ses navires auront transportés un plus de 550 000 esclaves noirs. Nos deux œuvres élégantes et classiques renvoient ainsi l’image d’une époque révolue de conquête et de domination. Courageusement, dans les années 1990, les Nantais ont choisi d’assumer ce devoir de mémoire, afin d’avancer sereinement vers un avenir de coopération et d’aide avec l’Afrique.
Un Mémorial de l’abolition de l’esclavage a ainsi été inauguré en 2012.

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vendredi 28 novembre 2014

"Le Républicain "

"Le naufrage du vaisseau Le Républicain". Dessin à la plume réhaussé de gouache. 17 x 23,5 cm. 

vente de documents maritimes

www.ader-paris.fr


400 euros
BAGNE. L.A.S. d’Henri Journet, « Bagne de Brest » 16 octobre 1838, à M. Champeaux, agent comptable de la Chiourme de Brest ; 4 pages et demie in-4, adresse (dernier feuillet monté sur carte au scotch, transcription jointe). {CR}Belle lettre du forçat Henri Journet, supplique écrite du bagne de Brest, demandant à son correspondant d’intercéder auprès de M. Gleizes (Commissaire de Marine à Brest) pour qu’il diminue sa peine... Henri Journet est un forçat auquel Victor Hugo apporta son soutien (Hugo intercèdera lui-même auprès de M. Gleizes en sa faveur), et avec lequel il entretint une correspondance, jusqu’au décès de Journet en 1847. Journet était poète et lettré, et Hugo réussira à le faire entrer comme écrivain copiste dans les bureaux de l’administration des hôpitaux maritimes à Brest vers 1839-1840 ; certains détails sur le Bagne rapportés par le forçat l’aideront probablement pour Les Misérables. Le style de ce bagnard poète, « pauvre Journet » comme l’appelait Hugo, est d’un lyrisme poignant et très touchant : « La nature humaine est ainsi faite que, quelque soit notre infortune, quelque soit notre misère, l’espérance glisse toujours dans notre âme angoissée un de ses sublimes rayons, [...] c’est pour cela que je porte ma vue jusqu’à vous, dont l’âme généreuse et grande s’ouvre aux ailes d’azur qui vous font pousser des soupirs et verser des larmes de bonheur ! Oh non ! non, au bagne l’on ne peut pas dormir. Je suis un grand coupable ! Oui Monsieur, mais prenez en pitié mon infortune et mon repentir bien sincère ! Oh, je vous en supplie, au nom de l’humanité, prenez en pitié la jeunesse du pauvre poète ! Car plus de jeunesse, plus de poésie ! [...] Depuis quinze ans que j’habite sous le ciel du bagne, j’ai vieilli de vingt ans ! Je n’ai encore vu que 26 printemps, et je suis arrivé à la fin de ma vie de poète ; je n’ai plus de jeunesse, plus de passion, mon cœur est mort ! [...] Ne repoussez pas la prière qui vous est faite par un pauvre proscrit ! tendez lui votre main [....] dites un mot en sa faveur à l’honorable M. Gleizes, dont la miséricorde a effacé la légère faute qu’il a commise il y a deux mois, et il aura la consolation de voir diminuer sa peine »...





1.500 euros
François DARLAN (1881-1942) amiral ; successeur désigné du maréchal Pétain, il fut assassiné à Alger. 10 L.A.S. et 2 L.S., 1920-1939, au capitaine Jean Fernet ; 29 pages in-4 ou in-8, la plupart à en-tête (une réparée au scotch).{CR}Importante correspondance sur les affaires de la Marine.
Flottille du Rhin, Mayence 8 septembre 1920. Il félicite Fernet d’avoir obtenu sa succession comme commandant de la flottille du Rhin, et évoque sa « tomate » [d’officier de la Légion d’honneur] : « c’est autrefois que ce légume m’aurait fait plaisir »... Saint-Malo 10 décembre 1920. Impressions sur le Balny, en construction à Nantes ; l’état de santé du commandant Calvé, du Chamois... Aviso «Chamois», Saint-Servan 27 novembre 1922. Commandant de l’École de pilotage, il se réjouit d’avoir « attrapé au vol » le commandement du Chamois : « Un concurrent sérieux, Alfred Richard, avait soigneusement dressé ses batteries pour obtenir le poste », mais le « télégraphe indigène » a précipité son retour... Après le Chamois, « j’intriguerai sans doute pour aller à l’École des types surintelligents », et alors « j’aurai tiré une bonne partie de mon temps de frégaton sans avoir bouffé de préfecture maritime »... Colon 1er décembre 1928. Il souhaite à Fernet d’avoir sa succession sur le croiseur Edgar Quinet, surtout si ses demandes sont accueillies : « M.M. les ingénieurs intoxiqués par l’esprit théorique, absurde et néfaste de l’X devraient être plongés dans leur crotte pour bien sentir les exigences de la vie à bord »... Nouvelles de la base à Coco Solo (Panama), Trinidad... École d’application des enseignes de vaisseau, Les Saintes 15 février 1929. Observations sur le Quinet et le Waldeck, leur consommation de charbon et la marche à deux machines ; jugement méprisant porté sur les Américains et leur nation... Paris 9 février 1930. Confidences du chef du cabinet militaire de Leygues : la Grande-Bretagne a besoin de l’appui financier français pour maintenir ses flottes ; les États-Unis « atteints de la folie des grandeurs, veulent surpasser ou au moins égaler l’Angleterre sur les mers » ; ambitions des Japonais, des Italiens ; éloge du président du Conseil Tardieu, et allusion à Briand, Violette, Cambon, etc. Antibes 17 avril 1932. Il a été décoré du Mérite naval... Ministère de la Marine 12 septembre 1933. Il regrette que Fernet n’ait pu assister aux obsèques du ministre [Leygues]... Saint-Malo 10 septembre 1934. Jugement de quelques personnalités politiques : « F. P [François Pietri] par tempérament, par sa situation politique à cheval sur la gauche et sur la droite, aime assez donner satisfaction aux puissants de l’un et l’autre bord »... 18 octobre 1936, à propos de sa succession au commandement en chef de la marine nationale de Durand-Viel... 15 octobre 1939. Explication sur les faits de guerre d’avril 1919 qui ont motivé la promotion de Jean Vallée au grade de C.A., et confidences sur ses propositions pour les prochaines vacances. « Bien entendu s’il y a des faits de guerre caractérisés cela peut se modifier »...
On joint la minute d’une lettre de Fernet à Darlan, 14 octobre 1939, faisant valoir ses titres à une promotion : services pendant la guerre de 14-18, comme attaché naval à La Haye, puis à l’État-Major général, au 2e Bureau (« malgré le freinage de l’amiral Salaün, qui trouvait que cela coûtait des sous, malgré l’opposition fréquente de l’amiral Violette et de G. Monget qui ne croyaient pas à la valeur du renseignement »), en Chine, et tout dernièrement au Conseil supérieur de la Défense nationale où il a pu « dépanner une bonne part de la mobilisation civile » et « éviter bien des désordres »...




Toussaint-Guillaume de la motte-picquet (1720-1791) marin. P.A.S., Lorient 20 février 1784 ; 3/4 page in-4.{CR}Comme « « lieutenant general des armées navales commendeur de l’ordre royal et militaire de St Loüis », il certifie que le chevalier de Gimel « commendant de l’artillerie dans l’isle de St Domingue y a rendû les services les plus signalés pour ce qui concerne la marine ; que sans ses soins, son zele et son activité l’escadre du roy que j’y commandois en 1780 eût êté inutile qu’il la fourni de tout ce qui concernoit son detail et d’excellens hommes quand l’occasion l’a requis, le tout avec la plus grande economie et sans prejudicier en façon quelconque au service de terre »…
On joint le manuscrit d’un fragment de journal (du 4 au 15), racontant l’expédition française à Minorque en 1782 (cahier de 14 p., mouill.). « L’Invincible est de retour de Cadix depuis le 3. Mr de La Motte Piquet n’a pas eu le temps de remplir son objet ayant receu avis a Cadix que l’escadre angloise etoit dans le détroit il a appareillé tout de suitte pour la suivre et se trouver au combat qui devoit s’ensuivre »… Etc.    400 euros



Armand le gardeur de tilly (1733-1812) vice-amiral. Manuscrit autographe, Journeaux des Campagnes fait depuis 1756…, 1756-1776 ; cahier petit in-4 de 174 pages remplies d’une écriture fine, couverture cartonnée (un peu usagée), plus 5 feuillets volants.{CR}Relation de ses campagnes navales, comprenant notamment celles de 1756 (Louisbourg, île de Cap-Breton) et 1767-1768 (Antilles). Le futur vice-amiral est enseigne de vaisseau sur l’Inflexible commandé par « M. de Tilly », son père, dans l’escadre d’observation de Conflans, en 1756 ; comme lieutenant de vaisseau (1763), il sert sur le Cerf-volant commandé par La Motte-Piquet (escadre d’évolution de d’Orvilliers) en 1772, et en 1776 sur la Diligente, commandée par d’Amblimont (escadre de Du Chaffault). Tout au long du document il note la composition des escadres, la position de son navire, les conditions météorologiques, les tirants d’eau, les variations, les mouillages, de petits incidents (prises d’un corsaire et d’une goélette chargée de morue, chasse donnée à un vaisseau de guerre anglais, petit combat devant Belle-Isle, etc.)... S’y trouvent aussi des pages consacrées à la côte de Cayenne, « la côte de Portorique » (décembre 1763), l’île Mogane (janvier 1864)... Précisions sur l’artillerie et les proportions des navires sur lesquels il a servi... On le suit des côtes méditerranéennes au Canada, en Amérique, aux Antilles, à Cayenne et au large de la Vendée, entre la Martinique et Rochefort, Brest, Cadix, Marseille, Gênes, Toulon, Malaga, Lagos... Sur les feuillets volants intercalés dans le volume, des observations sur la côte de Cayenne, quelques points de la tactique navale, une expérience aux Grandes Forges en 1777, etc.  5.000 euros.









marine. Manuscrit sur les postes d’amarrage, [début XIXe siècle] ; cahier in-8 de 68 pages, couv. cart. de papier marbré rouge.{CR}Recueil détaillant 34 postes d’amarrage, chacun soigneusement dessiné à l’encre noire, avec, en regard, des observations et précisions sur les sondes 250 euros














Philippines. Manuscrit, Extrait du voyage fait aux isles Philipines et Moluques par les vaisseaux la corvette du Roi Vigilant et le bateau L’Etoile du matin…, [1787] ; cahier de 7 pages in-4 plus couv. (mouill.).{CR}Récit de l’expédition placée « sous le commandement de Mr Evrard de Trémigon Lieutenant de Vau commandant le Vigilant, présenté par Mr d’Etcheverry Lt de frégatte commandant l’Étoile du matin », qui eut pour mission de rapporter en France des muscadiers et des gérofliers des îles Moluques. Pris en amitié par un Hollandais de l’île de Céram, puis par les rois de Guéby et de Patany, Etcheverry surmonte tous les obstacles et revient avec 20 milliers de muscadiers et 300 girofliers, avant de rendre compte au ministre du succès de cette mission « qui a comblé de joye tous les habitans qui ont desja la satisfaction de voir les heureux succès de la plantation qu’ils ont faite des dittes plantes et graines »... Ce texte fut publié (avec quelques variantes) dans le Journal général de France du 20 septembre 1787.         500 euros





Bataille d’Ouessant. Manuscrit, [1778] ; 6 pages grand in-fol.{CR}Copie d’époque d’un journal de bord, du 23 au 27 juillet 1778, relatant des préparatifs et le premier grand combat naval entre les Français, alliés des Américains, et les Britanniques. Cette belle copie présente des corrections d’une autre main, qui a également continué le récit du 27, jour de la bataille : « L’intention du general [d’Orvilliers] etoit de cerner leur queue en faisant revenir l’armee du roi vent arriere par la contre marche en se formant en bataille dans les eaux, serre-file ennemi qui eut été combatu par notre vau de tête », etc.  400 euros









Robert MOUCHEZ (1897-1978) officier de marine, fils de l’amiral. 2 manuscrits autographes signés, Journal de campagne. Astrolabe, Indochine, 1932-1934 ; 2 cahiers in-4 de 190 et 50 pages, plus 5 ff. collés ou épinglés, demi-toile noire et cartonnage toile beige.{CR}Journal de voyage en Cochinchine, en Annam et au Tonkin, effectué de décembre 1932 à février 1934, avec la visite des temples d’Angkor (Cambodge). Il est illustré de 11 cartes dessinées à l’encre ou au crayon, la plupart sur papier calque, 15 croquis et 5 documents imprimés (coupures de presse, plan et carte).
Ancien élève de l’École navale et officier breveté des transmissions, le lieutenant de vaisseau Robert Mouchez reçut, en octobre 1932, le commandement du sondeur l’Astrolabe, avec pour mission d’effectuer des relevés hydrographiques en Indochine. Rejoint par sa femme Paulette, il quitta Marseille le 2 déc. 1932 à bord du paquebot D’Artagnan. Dans son journal, il donne une description des escales à Djibouti, Colombo, Kandy (Sri Lanka), Penang et Singapour (12-25 décembre). Arrivée à Saïgon le 27 décembre. Mouchez visite la ville, ainsi que plusieurs plantations d’hévéas situées au nord-est de Saïgon, dans les environs de Bien-Hoa (1-5 janvier 1933). Il décrit longuement les techniques d’exploitation, fournit des commentaires sur la production de caoutchouc et donne la liste des plantations visitées ainsi qu’une carte (p. 85). Puis il relate son excursion dans le sud de l’Annam à la fin janvier 1933, dont les principales étapes furent Bien Hoa, Tuc Trung (avec une description des fêtes du Têt), Djiring, Phan Thiet et Da Lat (carte p. 107). 25-27 février, il visite la « Cochinchine rizicole », entre Saïgon et Can Tho, dans le delta du Mékong (carte p. 116).
Si la mission hydrographique est peu évoquée dans ce journal (elle ne débute qu’en avril 1933), l’auteur donne une précieuse analyse des mœurs coloniales ainsi que de la situation économique et administrative de l’Indochine. Il relate ses visites à travers le pays, qu’il effectue ensuite entre deux campagnes hydrographiques : ainsi, en septembre, il se rend à Hanoï et à Hué en chemin de fer. Il visite la ville (citadelle, musées, palais et tombeaux des empereurs d’Annam, mention de l’empereur Bao Daï, alors âgé de 25 ans, qui règne depuis 8 ans, en donnant des anecdotes sur la cour). Puis il revient à Hanoï par la route Mandarine, avant de retourner à Haïphong où mouille l’Astrolabe. 14-21 novembre, il effectue un voyage de Haïphong à Yunnanfou (Chine) en chemin de fer et en décrit les étapes (carte t. 2, p. 10). Enfin, en février 1934, il visite les ruines des temples d’Angkor dont il donne une longue description, en y ajoutant une carte touristique illustrée de photographies...
On joint 3 manuscrits et notes autographes : notes sur la religion des Indochinois et l’activité des missionnaires (4 p.) ; journal des 21 et 22 décembre 1933 (3 p.) ; Opérations de police aux alentours des îles Kao Tao Tchan ou Go Tow (6 p. et 2 cartes sur calque), sur la lutte contre les pirates et l’arrestation de deux jonques chinoises. Plus 3 fragments d’écriture hindoue sur palmier recueillis à Kandy ; 2 photographies originales de sa femme Paulette en Indochine, légendées au dos (1933).
1.500 euros















MARINE. Recueil manuscrit de Lettres des ministres de la Marine, 8 août 1789-12 février 1792, la plu
Important ensemble de 107 pièces sur la Marine et les Colonies au début de la Révolution, adressées au député de la Guadeloupe, Louis de Curt.
Le volume renferme des lettres signées ou pièces signées pour copie conforme des ministres de la Marine qui se sont succédés: César-Henri comte de La Luzerne (25), Charles-Pierre Claret de Fleurieu (30), Antoine-Jean-Marie Thévenard (14), Antoine-François de Bertrand de Molleville (11); ainsi que des rapports, des notes et mémoires, et deux imprimés. Ils sont pour la plupart adressés à Louis de Curt, par qui le recueil a été constitué, comme en témoigne au dos la pièce de titre portant le nom de Monsieur de Curt député de la Guadeloupe: le chevalier Louis de Curt (1752-1804), député de la Guadeloupe aux Etats-généraux, puis à l'Assemblé constituante, où il s'occupa activement des questions intéressant la marine et les colonies; il présida notamment le Comité de la Marine.
Les pièces sont presque toutes classées chronologiquement et se rapportent à divers sujets.
La première lettre du recueil est un autographe de La Luzerne assurant les députés de la Guadeloupe que le Roi agréera les démarches qu'ils feront pour représenter l'île à l'Assemblée, comme ceux de «la colonie de St Domingue» (8 août 1789). Le ministre fait suivre des copies de lettres de Thévenard et Poulletier (adjudication de la main-d'oeuvre du Trajan), le comte de Vaudreuil commandant à Rochefort (travaux au port de Toulon). En décembre 1789, à Brest, les habitants protestent contre le marché des hôpitaux de la Marine accordé aux soeurs de la Sagesse, et adressent une réclamation imprimée. En janvier 1790, on note quelques remous chez les ouvriers des ports qui demandent la suppression de l'adjudication des travaux, adjudications qui cependant se font désormais à l'entreprise et non plus à la journée. Le 9 janvier, le ministre La Luzerne rédige un mémoire sur les quatre grands ports du royaume, dont les intérêts, selon lui, ne sont pas compatibles avec le bien public. En 1790, le comité des domaines de l'Assemblée nationale demande un état des biens nationaux affectés à la Marine, et un état des bâtiments, maisons et emplacements dépendant du ministère de la Marine; le ministre envoie ces différents états, (certains fort développés) qui lui sont parvenus des ports de Brest, Dunkerque, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, Nantes, île de Ré, Rochefort, Bordeaux (avec les balises de l'Atlantique dont le phare de Cordouan), Bayonne, Toulon, Marseille et Lorient. Un problème se pose à Royan, où le couvent des Récollets, qui devait revenir à la Marine, a été adjugé au district de Marennes. Il est aussi beaucoup question de l'état des dépenses, et on trouve 2 pièces signées de Necker (janvier et juillet 1790), envoyant au ministre l'état des fonds à verser à la Marine. Se pose aussi le problème de l'adjudication des fournitures de vivres, qui occasionne plusieurs courriers. En juillet 1791, Thévenard fait parvenir à Curt des copies de lettres au sujet de la démission de M. de Marigny, à la suite de l'affront qui lui a été fait à Brest en septembre 1790: la potence a été arrachée de la place publique pour être déposée devant sa porte.
Pour les Colonies, un état de l'argent et des marchandises exportées par la Compagnie des Indes, de 1785à 1789, est adressé au ministre. On trouve aussi une liste des marchandises exportées et importées entre le Nord et la France et ses colonies (matières premières et produits agricoles notamment). Curt intervient, sans succès, pour le sieur Rannoué, qui, accusé de «commerce interlope» et de prévarication, a été destitué en Guadeloupe. On dresse un état des dépenses occasionnées au port du Havre pour l'envoi d'un régiment à Tobago. En janvier 1791, une expédition pour les Antilles est projetée, dont on trouve le détail des bâtiments, hommes et dépenses, et le ministre obtient de l'Assemblée la levée de fonds extraordinaires. Une lettre de Fleurieu (21 mars 1791) soulève le problème des délais d'obtention de la croix de Saint-Louis pour les officiers des colonies. Les commissaires civils nommés à Saint-Domingue menacent de démissionner si leur départ n'est pas retardé jusqu'à l'examen par le Roi de la charte constitutionnelle (26 juillet 1791). Les dernières pièces concernent la Guadeloupe et beaucoup sont adressées à M. de Curt: remerciements adressés à la ville de Cherbourg pour avoir sauvé M. de Damas, attaqué à son débarquement dans ce port, nominations, congés, mémoire sur le régiment de la Guadeloupe, etc.
Provenance: vente Piasa, 6-7 mars 2007, n° 594









Pierre-César-Charles-Guillaume, marquis de Sercey (1753-1836) contre-amiral
3 L.A.S. (minutes, une en partie autographe), 1793; 23 pages in-fol. ou in-4 Sur l'insurrection de Saint-Domingue.
À bord de l'Éole 2 juin 1793, au citoyen Galbaud, gouverneur général de la colonie, expliquant les problèmes rencontrés pour équiper la Gracieuse afin de convoyer le bateau de vivres au Fort Dauphin, et l'impossibilité de trouver un bâtiment d'escorte en état de marche: «le vaisseau l'Eole serait le seul en etat de tenir la mer»…
à bord de l'Éole à New-York 2 août 1793, au ministre de la Marine [Dalbarade] (long rapport en copie, avec la fin autographe). Compte rendu des «évenemens les plus désastreux arrivés à St Domingue», nécessitant sa sortie précipitée avec tous les navires du commerce français et américains, «pour sauver à la France les seuls & tristes restes de cette malheureuse colonie, en productions territoriales, & aussi les restes de la population blanche du Cap échapée à la flamme & à l'assassin»… Détails sur la conduite des officiers, les inquiétudes et démarches des commerçants, les commissaires civils qui semblaient se méfier de la marine, une proclamation du gouverneur général (royaliste) contre les commissaires civils, l'incendie et le pillage du Cap Français (la ville fut livrée «à toutes les horreurs d'une ville prise d'assaut par des cannibales»)… Il dénonce la mise en liberté par le général Galbaud des hommes arrêtés, et l'arrestation et la détention dans un lieu inconnu de plusieurs officiers et aspirants des vaisseaux de la République, et il fait connaître le sort de plusieurs autres bâtiments échappés à l'île…
[Après le 2 août 1793], brouillon de lettre aux Citoyens représentants de la Commission coloniale, pour leur adresser copie de son rapport au ministre; suit le brouillon d'un rapport des événements…
On joint une pétition adressée à Sercey, signée par une quarantaine de capitaines et officiers de navires marchands, en rade du Cap 23 juin 1793