samedi 29 novembre 2014

NANTES riche famille de Nantes

 Malgré son orthographe peut-être un peu complexe, aucun nantais n’aura de mal à prononcer le terme de « Deurbroucq ». Et pour cause, l’un des plus beaux monuments de leur ville porte ce nom. Mardi 2 décembre 2014, les habitants de Nantes redécouvriront une partie de leur paysage urbain à travers le double portrait des époux Deurbroucq, qui avaient commandité l’édification en 1764 du bel hôtel particulier éponyme. Situé sur l’ancien quai de l’Ile-Gloriette, il est le symbole de la prospérité de ce couple originaire de Gand qui fit fortune dans le commerce maritime. Leur double portrait est aujourd’hui mis en aux enchères par la maison Couton Veyrac & Jamault depuis Nantes,pour une estimation oscillant entre 30 000 et 40 000 euros.
.
De style néo-classique, classé monument historique et abritant aujourd’hui le CHU et le tribunal administratif, la construction de l’hôtel particulier représente l’aboutissement logique de la carrière d’armateur de Dominique Deurbroucq. S’inscrivant dans la même optique, son portrait tend à glorifier la réussite sociale de sa famille, l’une des plus importantes de la fin du XVIIIe siècle nantais. Tous les éléments sont ainsi réunis pour exhiber la richesse du couple : la figuration des domestiques, la représentation du mobilier d’apparat et le raffinement des vêtements en sont des exemples probants. Deux motifs en particulier, tous deux présents sur le portrait de l’épouse Deurbroucq, retiennent notre attention : le perroquet gris du Gabon et la tasse de chocolat. Le premier, figuré perché sur le fauteuil, est un signe d’exotisme très apprécié, témoin des nombreux voyages que le couple est en mesure d’effectuer autour du globe. Le second, que Madame s’apprête à déguster, est un produit d’importation très coûteux à l’époque, une denrée rare du XVIIIe siècle que seules la famille royale et les grandes lignées mondaines peuvent se permettre d’obtenir.


Réalisé par le peintre Pierre-Bernard Morlot (1716-1784), actif à Dijon et Lunéville, « ce double portrait bénéficie par ailleurs d’un historique complet jusqu’au propriétaire actuel qui en a hérité dans les années 1960. Appartenant à la catégorie dite « de la grande décoration » qui mêle un aspect décoratif et historique, c’est ce caractère historique que les collectionneurs avisés retiendront », confie Maître Bertrand Couton. Ces deux huiles sur toile de 144,5 par 112,5 cm, exemple-type de la famille fortunée, incarnent donc le véritable manifeste de la réussite sociale et professionnelle du couple Deurbroucq. Ces portraits furent longtemps conservés au château de Jarzé en Anjou, où résidait le fils du couple. Mardi 2 décembre, ils retrouveront leur ville natale pour être mis aux enchères par la maison Couton Veyrac & Jamault.

La Gazette Drouot n° 40 du vendredi 21 novembre 2014 - Caroline Legrand


Entre histoire d’une grande famille et sombres heures du commerce triangulaire, une paire de portraits
nous plonge au cœur du passé de la ville de Nantes...




Tous les Nantais connaissent le nom des Deurbroucq. Datant de 1769, l’hôtel particulier de cette célèbre famille domine l’ancien quai de l’île-Gloriette et accueille aujourd’hui le siège du CHU et le Tribunal administratif de la ville. Classé monument historique, dû au célèbre architecte Jean-Baptiste Ceineray, il arbore fièrement un riche style néoclassique – à la hauteur de la renommée de ses propriétaires. Dominique Deurbroucq (1715-1782) était négociant et armateur, d’origine hollandaise comme de nombreux confrères, mais aussi comme son épouse Marguerite Urbane Deurbroucq, née Sengstack (1715-1784), fille d’un riche négociant. Une union sans équivoque, affichant la volonté d’accroître sa puissance et sa fortune. Spécialisé dans le commerce des vins et des alcools entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe du Nord, Dominique Deurbroucq s’est également engagé dans une carrière politique, qui lui apporta la reconnaissance sociale souhaitée. Consul de Nantes en 1758, il devient dix ans plus tard «conseiller secrétaire du roi en sa chancellerie près le parlement de Bretagne», puis juge du tribunal de commerce. Réalisés par le mystérieux peintre dijonnais Morlot en 1753 – comme l’indique la lettre placée sur le bureau de monsieur –, ces portraits sont restés dans la famille depuis leur origine, passant des collections de l’hôtel particulier à celles du château de Jarzé, acquis par le fils de Dominique. Dans un cadre somptueux, sa bibliothèque meublée de superbes modèles Louis XV, Monsieur, sérieux, s’occupe de ses affaires, tandis que Madame, richement vêtue boit son chocolat, le comble du luxe en ce XVIIIe siècle, mais aussi l’une des denrées phares du commerce triangulaire. Perché sur le dossier, le perroquet gris du Gabon évoque aussi l’arrivée en Europe d’animaux et autres plantes inconnus jusque-là. Chacun de nos personnages est représenté en compagnie de son serviteur noir, à l’arrière. La jeune femme apporte le sucre afin d’atténuer l’amertume d’un cacao servi presque pur à l’époque, tandis que le jeune homme s’occupe d’un chien tout en écoutant avec attention son maître. Les esclaves noirs font alors partie de la vie quotidienne de ces armateurs. Du début du XVIIIe siècle à 1830, la ville de Nantes a d’ailleurs largement participé à leur commerce, et de nombreux réticents au-delà, malgré les interdictions puis l’abolition de l’esclavage, en 1848, grâce au combat de Victor Schœlcher. Sa flotte représentait durant cette époque près de 50 % des expéditions négrières françaises et ses navires auront transportés un plus de 550 000 esclaves noirs. Nos deux œuvres élégantes et classiques renvoient ainsi l’image d’une époque révolue de conquête et de domination. Courageusement, dans les années 1990, les Nantais ont choisi d’assumer ce devoir de mémoire, afin d’avancer sereinement vers un avenir de coopération et d’aide avec l’Afrique.
Un Mémorial de l’abolition de l’esclavage a ainsi été inauguré en 2012.

http://librairie-marine.com/documents/traite/esclavage.htm


http://librairie-marine.com/documents/cargaisons/fret-maritime.htm



http://librairie-marine.com/documents/cargaisons/lettres-commerce.html


http://librairie-marine.com/documents/cargaisons/traite-lettre-change.html



http://librairie-marine.com/documents/connaissements/connaissement.htm



http://librairie-marine.com/documents/connaissements/connaissements-maritimes.html








vendredi 28 novembre 2014

"Le Républicain "

"Le naufrage du vaisseau Le Républicain". Dessin à la plume réhaussé de gouache. 17 x 23,5 cm. 

vente de documents maritimes

www.ader-paris.fr


400 euros
BAGNE. L.A.S. d’Henri Journet, « Bagne de Brest » 16 octobre 1838, à M. Champeaux, agent comptable de la Chiourme de Brest ; 4 pages et demie in-4, adresse (dernier feuillet monté sur carte au scotch, transcription jointe). {CR}Belle lettre du forçat Henri Journet, supplique écrite du bagne de Brest, demandant à son correspondant d’intercéder auprès de M. Gleizes (Commissaire de Marine à Brest) pour qu’il diminue sa peine... Henri Journet est un forçat auquel Victor Hugo apporta son soutien (Hugo intercèdera lui-même auprès de M. Gleizes en sa faveur), et avec lequel il entretint une correspondance, jusqu’au décès de Journet en 1847. Journet était poète et lettré, et Hugo réussira à le faire entrer comme écrivain copiste dans les bureaux de l’administration des hôpitaux maritimes à Brest vers 1839-1840 ; certains détails sur le Bagne rapportés par le forçat l’aideront probablement pour Les Misérables. Le style de ce bagnard poète, « pauvre Journet » comme l’appelait Hugo, est d’un lyrisme poignant et très touchant : « La nature humaine est ainsi faite que, quelque soit notre infortune, quelque soit notre misère, l’espérance glisse toujours dans notre âme angoissée un de ses sublimes rayons, [...] c’est pour cela que je porte ma vue jusqu’à vous, dont l’âme généreuse et grande s’ouvre aux ailes d’azur qui vous font pousser des soupirs et verser des larmes de bonheur ! Oh non ! non, au bagne l’on ne peut pas dormir. Je suis un grand coupable ! Oui Monsieur, mais prenez en pitié mon infortune et mon repentir bien sincère ! Oh, je vous en supplie, au nom de l’humanité, prenez en pitié la jeunesse du pauvre poète ! Car plus de jeunesse, plus de poésie ! [...] Depuis quinze ans que j’habite sous le ciel du bagne, j’ai vieilli de vingt ans ! Je n’ai encore vu que 26 printemps, et je suis arrivé à la fin de ma vie de poète ; je n’ai plus de jeunesse, plus de passion, mon cœur est mort ! [...] Ne repoussez pas la prière qui vous est faite par un pauvre proscrit ! tendez lui votre main [....] dites un mot en sa faveur à l’honorable M. Gleizes, dont la miséricorde a effacé la légère faute qu’il a commise il y a deux mois, et il aura la consolation de voir diminuer sa peine »...





1.500 euros
François DARLAN (1881-1942) amiral ; successeur désigné du maréchal Pétain, il fut assassiné à Alger. 10 L.A.S. et 2 L.S., 1920-1939, au capitaine Jean Fernet ; 29 pages in-4 ou in-8, la plupart à en-tête (une réparée au scotch).{CR}Importante correspondance sur les affaires de la Marine.
Flottille du Rhin, Mayence 8 septembre 1920. Il félicite Fernet d’avoir obtenu sa succession comme commandant de la flottille du Rhin, et évoque sa « tomate » [d’officier de la Légion d’honneur] : « c’est autrefois que ce légume m’aurait fait plaisir »... Saint-Malo 10 décembre 1920. Impressions sur le Balny, en construction à Nantes ; l’état de santé du commandant Calvé, du Chamois... Aviso «Chamois», Saint-Servan 27 novembre 1922. Commandant de l’École de pilotage, il se réjouit d’avoir « attrapé au vol » le commandement du Chamois : « Un concurrent sérieux, Alfred Richard, avait soigneusement dressé ses batteries pour obtenir le poste », mais le « télégraphe indigène » a précipité son retour... Après le Chamois, « j’intriguerai sans doute pour aller à l’École des types surintelligents », et alors « j’aurai tiré une bonne partie de mon temps de frégaton sans avoir bouffé de préfecture maritime »... Colon 1er décembre 1928. Il souhaite à Fernet d’avoir sa succession sur le croiseur Edgar Quinet, surtout si ses demandes sont accueillies : « M.M. les ingénieurs intoxiqués par l’esprit théorique, absurde et néfaste de l’X devraient être plongés dans leur crotte pour bien sentir les exigences de la vie à bord »... Nouvelles de la base à Coco Solo (Panama), Trinidad... École d’application des enseignes de vaisseau, Les Saintes 15 février 1929. Observations sur le Quinet et le Waldeck, leur consommation de charbon et la marche à deux machines ; jugement méprisant porté sur les Américains et leur nation... Paris 9 février 1930. Confidences du chef du cabinet militaire de Leygues : la Grande-Bretagne a besoin de l’appui financier français pour maintenir ses flottes ; les États-Unis « atteints de la folie des grandeurs, veulent surpasser ou au moins égaler l’Angleterre sur les mers » ; ambitions des Japonais, des Italiens ; éloge du président du Conseil Tardieu, et allusion à Briand, Violette, Cambon, etc. Antibes 17 avril 1932. Il a été décoré du Mérite naval... Ministère de la Marine 12 septembre 1933. Il regrette que Fernet n’ait pu assister aux obsèques du ministre [Leygues]... Saint-Malo 10 septembre 1934. Jugement de quelques personnalités politiques : « F. P [François Pietri] par tempérament, par sa situation politique à cheval sur la gauche et sur la droite, aime assez donner satisfaction aux puissants de l’un et l’autre bord »... 18 octobre 1936, à propos de sa succession au commandement en chef de la marine nationale de Durand-Viel... 15 octobre 1939. Explication sur les faits de guerre d’avril 1919 qui ont motivé la promotion de Jean Vallée au grade de C.A., et confidences sur ses propositions pour les prochaines vacances. « Bien entendu s’il y a des faits de guerre caractérisés cela peut se modifier »...
On joint la minute d’une lettre de Fernet à Darlan, 14 octobre 1939, faisant valoir ses titres à une promotion : services pendant la guerre de 14-18, comme attaché naval à La Haye, puis à l’État-Major général, au 2e Bureau (« malgré le freinage de l’amiral Salaün, qui trouvait que cela coûtait des sous, malgré l’opposition fréquente de l’amiral Violette et de G. Monget qui ne croyaient pas à la valeur du renseignement »), en Chine, et tout dernièrement au Conseil supérieur de la Défense nationale où il a pu « dépanner une bonne part de la mobilisation civile » et « éviter bien des désordres »...




Toussaint-Guillaume de la motte-picquet (1720-1791) marin. P.A.S., Lorient 20 février 1784 ; 3/4 page in-4.{CR}Comme « « lieutenant general des armées navales commendeur de l’ordre royal et militaire de St Loüis », il certifie que le chevalier de Gimel « commendant de l’artillerie dans l’isle de St Domingue y a rendû les services les plus signalés pour ce qui concerne la marine ; que sans ses soins, son zele et son activité l’escadre du roy que j’y commandois en 1780 eût êté inutile qu’il la fourni de tout ce qui concernoit son detail et d’excellens hommes quand l’occasion l’a requis, le tout avec la plus grande economie et sans prejudicier en façon quelconque au service de terre »…
On joint le manuscrit d’un fragment de journal (du 4 au 15), racontant l’expédition française à Minorque en 1782 (cahier de 14 p., mouill.). « L’Invincible est de retour de Cadix depuis le 3. Mr de La Motte Piquet n’a pas eu le temps de remplir son objet ayant receu avis a Cadix que l’escadre angloise etoit dans le détroit il a appareillé tout de suitte pour la suivre et se trouver au combat qui devoit s’ensuivre »… Etc.    400 euros



Armand le gardeur de tilly (1733-1812) vice-amiral. Manuscrit autographe, Journeaux des Campagnes fait depuis 1756…, 1756-1776 ; cahier petit in-4 de 174 pages remplies d’une écriture fine, couverture cartonnée (un peu usagée), plus 5 feuillets volants.{CR}Relation de ses campagnes navales, comprenant notamment celles de 1756 (Louisbourg, île de Cap-Breton) et 1767-1768 (Antilles). Le futur vice-amiral est enseigne de vaisseau sur l’Inflexible commandé par « M. de Tilly », son père, dans l’escadre d’observation de Conflans, en 1756 ; comme lieutenant de vaisseau (1763), il sert sur le Cerf-volant commandé par La Motte-Piquet (escadre d’évolution de d’Orvilliers) en 1772, et en 1776 sur la Diligente, commandée par d’Amblimont (escadre de Du Chaffault). Tout au long du document il note la composition des escadres, la position de son navire, les conditions météorologiques, les tirants d’eau, les variations, les mouillages, de petits incidents (prises d’un corsaire et d’une goélette chargée de morue, chasse donnée à un vaisseau de guerre anglais, petit combat devant Belle-Isle, etc.)... S’y trouvent aussi des pages consacrées à la côte de Cayenne, « la côte de Portorique » (décembre 1763), l’île Mogane (janvier 1864)... Précisions sur l’artillerie et les proportions des navires sur lesquels il a servi... On le suit des côtes méditerranéennes au Canada, en Amérique, aux Antilles, à Cayenne et au large de la Vendée, entre la Martinique et Rochefort, Brest, Cadix, Marseille, Gênes, Toulon, Malaga, Lagos... Sur les feuillets volants intercalés dans le volume, des observations sur la côte de Cayenne, quelques points de la tactique navale, une expérience aux Grandes Forges en 1777, etc.  5.000 euros.









marine. Manuscrit sur les postes d’amarrage, [début XIXe siècle] ; cahier in-8 de 68 pages, couv. cart. de papier marbré rouge.{CR}Recueil détaillant 34 postes d’amarrage, chacun soigneusement dessiné à l’encre noire, avec, en regard, des observations et précisions sur les sondes 250 euros














Philippines. Manuscrit, Extrait du voyage fait aux isles Philipines et Moluques par les vaisseaux la corvette du Roi Vigilant et le bateau L’Etoile du matin…, [1787] ; cahier de 7 pages in-4 plus couv. (mouill.).{CR}Récit de l’expédition placée « sous le commandement de Mr Evrard de Trémigon Lieutenant de Vau commandant le Vigilant, présenté par Mr d’Etcheverry Lt de frégatte commandant l’Étoile du matin », qui eut pour mission de rapporter en France des muscadiers et des gérofliers des îles Moluques. Pris en amitié par un Hollandais de l’île de Céram, puis par les rois de Guéby et de Patany, Etcheverry surmonte tous les obstacles et revient avec 20 milliers de muscadiers et 300 girofliers, avant de rendre compte au ministre du succès de cette mission « qui a comblé de joye tous les habitans qui ont desja la satisfaction de voir les heureux succès de la plantation qu’ils ont faite des dittes plantes et graines »... Ce texte fut publié (avec quelques variantes) dans le Journal général de France du 20 septembre 1787.         500 euros





Bataille d’Ouessant. Manuscrit, [1778] ; 6 pages grand in-fol.{CR}Copie d’époque d’un journal de bord, du 23 au 27 juillet 1778, relatant des préparatifs et le premier grand combat naval entre les Français, alliés des Américains, et les Britanniques. Cette belle copie présente des corrections d’une autre main, qui a également continué le récit du 27, jour de la bataille : « L’intention du general [d’Orvilliers] etoit de cerner leur queue en faisant revenir l’armee du roi vent arriere par la contre marche en se formant en bataille dans les eaux, serre-file ennemi qui eut été combatu par notre vau de tête », etc.  400 euros









Robert MOUCHEZ (1897-1978) officier de marine, fils de l’amiral. 2 manuscrits autographes signés, Journal de campagne. Astrolabe, Indochine, 1932-1934 ; 2 cahiers in-4 de 190 et 50 pages, plus 5 ff. collés ou épinglés, demi-toile noire et cartonnage toile beige.{CR}Journal de voyage en Cochinchine, en Annam et au Tonkin, effectué de décembre 1932 à février 1934, avec la visite des temples d’Angkor (Cambodge). Il est illustré de 11 cartes dessinées à l’encre ou au crayon, la plupart sur papier calque, 15 croquis et 5 documents imprimés (coupures de presse, plan et carte).
Ancien élève de l’École navale et officier breveté des transmissions, le lieutenant de vaisseau Robert Mouchez reçut, en octobre 1932, le commandement du sondeur l’Astrolabe, avec pour mission d’effectuer des relevés hydrographiques en Indochine. Rejoint par sa femme Paulette, il quitta Marseille le 2 déc. 1932 à bord du paquebot D’Artagnan. Dans son journal, il donne une description des escales à Djibouti, Colombo, Kandy (Sri Lanka), Penang et Singapour (12-25 décembre). Arrivée à Saïgon le 27 décembre. Mouchez visite la ville, ainsi que plusieurs plantations d’hévéas situées au nord-est de Saïgon, dans les environs de Bien-Hoa (1-5 janvier 1933). Il décrit longuement les techniques d’exploitation, fournit des commentaires sur la production de caoutchouc et donne la liste des plantations visitées ainsi qu’une carte (p. 85). Puis il relate son excursion dans le sud de l’Annam à la fin janvier 1933, dont les principales étapes furent Bien Hoa, Tuc Trung (avec une description des fêtes du Têt), Djiring, Phan Thiet et Da Lat (carte p. 107). 25-27 février, il visite la « Cochinchine rizicole », entre Saïgon et Can Tho, dans le delta du Mékong (carte p. 116).
Si la mission hydrographique est peu évoquée dans ce journal (elle ne débute qu’en avril 1933), l’auteur donne une précieuse analyse des mœurs coloniales ainsi que de la situation économique et administrative de l’Indochine. Il relate ses visites à travers le pays, qu’il effectue ensuite entre deux campagnes hydrographiques : ainsi, en septembre, il se rend à Hanoï et à Hué en chemin de fer. Il visite la ville (citadelle, musées, palais et tombeaux des empereurs d’Annam, mention de l’empereur Bao Daï, alors âgé de 25 ans, qui règne depuis 8 ans, en donnant des anecdotes sur la cour). Puis il revient à Hanoï par la route Mandarine, avant de retourner à Haïphong où mouille l’Astrolabe. 14-21 novembre, il effectue un voyage de Haïphong à Yunnanfou (Chine) en chemin de fer et en décrit les étapes (carte t. 2, p. 10). Enfin, en février 1934, il visite les ruines des temples d’Angkor dont il donne une longue description, en y ajoutant une carte touristique illustrée de photographies...
On joint 3 manuscrits et notes autographes : notes sur la religion des Indochinois et l’activité des missionnaires (4 p.) ; journal des 21 et 22 décembre 1933 (3 p.) ; Opérations de police aux alentours des îles Kao Tao Tchan ou Go Tow (6 p. et 2 cartes sur calque), sur la lutte contre les pirates et l’arrestation de deux jonques chinoises. Plus 3 fragments d’écriture hindoue sur palmier recueillis à Kandy ; 2 photographies originales de sa femme Paulette en Indochine, légendées au dos (1933).
1.500 euros















MARINE. Recueil manuscrit de Lettres des ministres de la Marine, 8 août 1789-12 février 1792, la plu
Important ensemble de 107 pièces sur la Marine et les Colonies au début de la Révolution, adressées au député de la Guadeloupe, Louis de Curt.
Le volume renferme des lettres signées ou pièces signées pour copie conforme des ministres de la Marine qui se sont succédés: César-Henri comte de La Luzerne (25), Charles-Pierre Claret de Fleurieu (30), Antoine-Jean-Marie Thévenard (14), Antoine-François de Bertrand de Molleville (11); ainsi que des rapports, des notes et mémoires, et deux imprimés. Ils sont pour la plupart adressés à Louis de Curt, par qui le recueil a été constitué, comme en témoigne au dos la pièce de titre portant le nom de Monsieur de Curt député de la Guadeloupe: le chevalier Louis de Curt (1752-1804), député de la Guadeloupe aux Etats-généraux, puis à l'Assemblé constituante, où il s'occupa activement des questions intéressant la marine et les colonies; il présida notamment le Comité de la Marine.
Les pièces sont presque toutes classées chronologiquement et se rapportent à divers sujets.
La première lettre du recueil est un autographe de La Luzerne assurant les députés de la Guadeloupe que le Roi agréera les démarches qu'ils feront pour représenter l'île à l'Assemblée, comme ceux de «la colonie de St Domingue» (8 août 1789). Le ministre fait suivre des copies de lettres de Thévenard et Poulletier (adjudication de la main-d'oeuvre du Trajan), le comte de Vaudreuil commandant à Rochefort (travaux au port de Toulon). En décembre 1789, à Brest, les habitants protestent contre le marché des hôpitaux de la Marine accordé aux soeurs de la Sagesse, et adressent une réclamation imprimée. En janvier 1790, on note quelques remous chez les ouvriers des ports qui demandent la suppression de l'adjudication des travaux, adjudications qui cependant se font désormais à l'entreprise et non plus à la journée. Le 9 janvier, le ministre La Luzerne rédige un mémoire sur les quatre grands ports du royaume, dont les intérêts, selon lui, ne sont pas compatibles avec le bien public. En 1790, le comité des domaines de l'Assemblée nationale demande un état des biens nationaux affectés à la Marine, et un état des bâtiments, maisons et emplacements dépendant du ministère de la Marine; le ministre envoie ces différents états, (certains fort développés) qui lui sont parvenus des ports de Brest, Dunkerque, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, Nantes, île de Ré, Rochefort, Bordeaux (avec les balises de l'Atlantique dont le phare de Cordouan), Bayonne, Toulon, Marseille et Lorient. Un problème se pose à Royan, où le couvent des Récollets, qui devait revenir à la Marine, a été adjugé au district de Marennes. Il est aussi beaucoup question de l'état des dépenses, et on trouve 2 pièces signées de Necker (janvier et juillet 1790), envoyant au ministre l'état des fonds à verser à la Marine. Se pose aussi le problème de l'adjudication des fournitures de vivres, qui occasionne plusieurs courriers. En juillet 1791, Thévenard fait parvenir à Curt des copies de lettres au sujet de la démission de M. de Marigny, à la suite de l'affront qui lui a été fait à Brest en septembre 1790: la potence a été arrachée de la place publique pour être déposée devant sa porte.
Pour les Colonies, un état de l'argent et des marchandises exportées par la Compagnie des Indes, de 1785à 1789, est adressé au ministre. On trouve aussi une liste des marchandises exportées et importées entre le Nord et la France et ses colonies (matières premières et produits agricoles notamment). Curt intervient, sans succès, pour le sieur Rannoué, qui, accusé de «commerce interlope» et de prévarication, a été destitué en Guadeloupe. On dresse un état des dépenses occasionnées au port du Havre pour l'envoi d'un régiment à Tobago. En janvier 1791, une expédition pour les Antilles est projetée, dont on trouve le détail des bâtiments, hommes et dépenses, et le ministre obtient de l'Assemblée la levée de fonds extraordinaires. Une lettre de Fleurieu (21 mars 1791) soulève le problème des délais d'obtention de la croix de Saint-Louis pour les officiers des colonies. Les commissaires civils nommés à Saint-Domingue menacent de démissionner si leur départ n'est pas retardé jusqu'à l'examen par le Roi de la charte constitutionnelle (26 juillet 1791). Les dernières pièces concernent la Guadeloupe et beaucoup sont adressées à M. de Curt: remerciements adressés à la ville de Cherbourg pour avoir sauvé M. de Damas, attaqué à son débarquement dans ce port, nominations, congés, mémoire sur le régiment de la Guadeloupe, etc.
Provenance: vente Piasa, 6-7 mars 2007, n° 594









Pierre-César-Charles-Guillaume, marquis de Sercey (1753-1836) contre-amiral
3 L.A.S. (minutes, une en partie autographe), 1793; 23 pages in-fol. ou in-4 Sur l'insurrection de Saint-Domingue.
À bord de l'Éole 2 juin 1793, au citoyen Galbaud, gouverneur général de la colonie, expliquant les problèmes rencontrés pour équiper la Gracieuse afin de convoyer le bateau de vivres au Fort Dauphin, et l'impossibilité de trouver un bâtiment d'escorte en état de marche: «le vaisseau l'Eole serait le seul en etat de tenir la mer»…
à bord de l'Éole à New-York 2 août 1793, au ministre de la Marine [Dalbarade] (long rapport en copie, avec la fin autographe). Compte rendu des «évenemens les plus désastreux arrivés à St Domingue», nécessitant sa sortie précipitée avec tous les navires du commerce français et américains, «pour sauver à la France les seuls & tristes restes de cette malheureuse colonie, en productions territoriales, & aussi les restes de la population blanche du Cap échapée à la flamme & à l'assassin»… Détails sur la conduite des officiers, les inquiétudes et démarches des commerçants, les commissaires civils qui semblaient se méfier de la marine, une proclamation du gouverneur général (royaliste) contre les commissaires civils, l'incendie et le pillage du Cap Français (la ville fut livrée «à toutes les horreurs d'une ville prise d'assaut par des cannibales»)… Il dénonce la mise en liberté par le général Galbaud des hommes arrêtés, et l'arrestation et la détention dans un lieu inconnu de plusieurs officiers et aspirants des vaisseaux de la République, et il fait connaître le sort de plusieurs autres bâtiments échappés à l'île…
[Après le 2 août 1793], brouillon de lettre aux Citoyens représentants de la Commission coloniale, pour leur adresser copie de son rapport au ministre; suit le brouillon d'un rapport des événements…
On joint une pétition adressée à Sercey, signée par une quarantaine de capitaines et officiers de navires marchands, en rade du Cap 23 juin 1793

jeudi 20 novembre 2014

Bonjour,
 
Nous avons le plaisir de vous informer que nous éditons un nouvel ouvrage sur la navigation et la grande plaisance intitulé :

    Voyage au bout du monde

S'éloignant résolument des classiques récits de croisières, son auteur, Stéphanie Perrissin-Fabert l'a rédigé en optant pour l'humour et un ton décalé. Il en résulte un livre léger, plaisant et agréable à lire. Plusieurs photos, la plupart en couleurs, viennent l'agrémenter.

Cet ouvrage risque de vite devenir un classique des bibliothèques de mer et ravira maintes navigatrices, pas toujours à l'aise sur nos voiliers hauturiers.

Nous le proposons en souscription, jusqu'au 25 novembre prochain, à ce lien :



Par la suite il sera vendu par le circuit normal et en librairie au prix public de 20 €uros.

Nautiquement vôtre !
Airelle Editions

vendredi 7 novembre 2014

bataille d'OBLIGADO




Argentine     bataille d'  OBLIGADO  le 20 septembre 1845   une escadre anglo française contre les argentins commandés par juan manuel  de Rosas 

Etat des services dans la marine



tableau de l'état des services  de Mr  EYRAUD  sous lieutenant de vaisseau au XVIII èm siècle

dimanche 2 novembre 2014

ligue maritime et coloniale,l'Empire colonial français.





Le mouvement le plus efficace  fut  la Ligue maritime coloniale, qui visait le grand public, mais atteignit seulement le monde scolaire. Cette association, qui se bornait à une propagande simpliste dans son journal Mer et colonies, distribué presque gratuitement dans la plupart des écoles et des collèges, eut une influence certaine et durable jusque dans les débuts de la IVe République.