mercredi 7 mars 2018

JANCE pierre françois


pierre-François Jance était le fils d’Adrien François Jance, commis du Ministère de la Marine et des Colonies, qui s’était illustré en sauvant en 1792 une vingtaine de suisses du massacre des Tuileries. Il avait d’ailleurs été décoré de la Légion d’honneur sous la première Restauration pour cet acte généreux et courageux.

Ses fils épousèrent tous la carrière militaire, Pierre François servit dans la Marine, et ses frères cadets également puisque Victor, fut pilotin en 1792, et mourut à la bataille de Trafalgar quand le plus jeune, Adrien, fut lieutenant de vaisseau avant de mourir d’une fièvre tropicale contractée à Saint-Domingue.

 Pierre François commença sa carrière sur les canonnières au Havre en 1792 avant de prendre le commandement en 1801 du brick « Le Speedy », un navire qui fut offert par la suite au pape Pie VII et rebaptisé « Le Saint Paul ».
 Ce fut en 1808 pendant une bataille livrée contre les Anglais au large de la Martinique qu’il attrapa la fièvre jaune qui l’emporta au bout de quelques jours de souffrance.

Sa dernière bataille menée à bord de son vaisseau la Palinure fut célébrée par différents artistes puisque Saint-Aulaire en avait fait le sujet de sa peinture exposée au Salon de 1827 et
Théodore Gudin en avait livré sa version pour la galerie historique du château de Versailles.




                                     toile de Martin Drolling bergheim 1752_paris 1817 

Pierre François Jance n’était âgé que de vingt ans au moment de l’exécution de son portrait par Drolling, mais servait déjà en tant qu’officier comme en témoigne la dorure des boutons de son uniforme (dont le scintillement est d’ailleurs habilement représenté par Drolling) ainsi que son bicorne à ganse dorée.

 Son uniforme en drap bleu national (un bleu foncé tirant au noir), sans revers, à double rangée de boutons, présente un collet renversé typique et très utilisé dans les armées de la République et dans la Marine du Directoire. La veste écarlate qu’il porte sous son uniforme est dite « d’hiver », elle fut imposée par règlement de 1795 et permet même de dater le tableau avec précision à l’hiver 1798 ! L’ensemble est complété par une épée d’officier dite « d’uniforme », caractéristique des officiers subalternes. 

Les circonstances qui ont amené Drolling et l’officier à Jance à se rencontrer restent inconnues à ce jour. Cependant, Drolling habitait sous le Consulat (et probablement déjà en 1798) « rue de la Révolution, à côté de la Marine, n°686 », Hôtel de la Marine dans lequel travaillait en ce temps, Adrien Jance, le frère cadet de Pierre-François. Peut-être la simple proximité géographique de ces deux personnes fut la raison de leur rencontre.



Martin DROLLING (Bergheim 1752 – Paris 1817) Portrait de l’officier Pierre-François Jance âgé de vingt ans Toile, ovale 63,5 x 53 cm. Signé et daté en bas à gauche Drolling f. l’an 7 6 000 - 8 000 €

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