Roger Vercel suit des études de lettres à la Faculté des lettres de Caen. Au début de la Première Guerre mondiale, en raison de sa mauvaise vue, il est brancardier sur les champs de bataille du Nord et de l'Est de la France. L'armée manque de gradés : il est incité à entrer à Saint-Cyr dont il sort officier. Il prend part aux batailles de l'Yser, de Champagne, de la Somme. Puis, sous-lieutenant, il termine la guerre sur le front d'Orient et ne sera démobilisé qu'un an après l'Armistice.
Il rejoint alors Dinan où il est nommé en 1921 professeur de lettres au collège. En 1927, il soutient une thèse de doctorat en lettres dont le sujet est : Les Images dans l'œuvre de Corneille. La thèse complémentaire est un lexique des images de Pierre Corneille et de Racine. L'Académie française lui attribue pour ce travail le prix Saintour d'histoire littéraire.
Ses souvenirs de guerre lui inspirent quelques-uns de ses premiers livres (Notre père Trajan, Capitaine Conan, Léna) mais c'est le monde maritime qui est au cœur de son œuvre. En effet, Roger Vercel était passionné par la mer et la vie des marins, et bien que n'ayant pratiquement jamais pris la mer lui-même, la plupart de ses romans se déroulent dans un cadre maritime. Au Large de l'Eden lui vaut le prix du Comité Fémina France-Amérique en 1932. Il obtient le prix Goncourt en 1934 pour Capitaine Conan, un roman partiellement autobiographique.
Dans Roger Vercel, l'écrivain qui aimait la mer, Jean-Yves Ruaux écrit : " Le héros – rarement une héroïne – de Vercel est un homme de terrain, pas un intellectuel, un taciturne que les circonstances acculent à la grandeur. Il s’étiole en temps de paix et d’inaction comme Conan. Philippe Torreton en a campé la veulerie, retour au pays, dans le film que Bertrand Tavernier a tiré du roman. Comme les premières œuvres du romancier, Capitaine Conan tire sa substance de son expérience de commissaire-rapporteur au conseil de guerre sur le front d’Orient. Macédoine, Roumanie, Bulgarie, Ukraine… Le jeune homme fait un an de rab. Pour lui, la guerre de 14-18 s’arrête en 19."
Un article violemment antisémite publié par Vercel le 16 octobre 1940 et exhumé des archives du journal L'Ouest-Éclair (futur Ouest-France) en 2011 jette un voile sombre sur cette période de la vie de l'écrivain. Après la guerre, il fut mis à la retraite d'office par arrêté du ministre de l'Éducation nationale en date du 19 septembre 1945, sur avis du Conseil académique d’enquête de l'Académie de Rennes du 1er mai 1945, pour avoir collaboré à la propagande ennemie. Mais cette prise de position sera oubliée et ne subsistera de Roger Vercel que l'auteur reconnu de Capitaine Conan.
Roger Vercel étant un enfant du Mans, on donna son nom au collège de la rue Prémartine. L'écrivain est le père de Jean Vercel qui voit le jour le 7 juillet 1929, et deviendra artiste peintre et photographe. C'est à Dinan que Roger Vercel s'éteignit en 1957 où il fut inhumé dans cette même ville.
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